Taisez-vous, on tue en Gambie!

Article : Taisez-vous, on tue en Gambie!
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29 septembre 2012

Taisez-vous, on tue en Gambie!

Il y a quelque semaines, le président Gambien Yaya Jammeh occupait les devants de l’actualité. Mister Jammeh, connu pour ses décisions qui frisent la dictature avait annoncé le 20 août dernier, jour de la célébration de la fête de la korité (une fête musulmane marquant la fin du jeûne qui dure un mois), qu’il allait exécuter tous les détenus condamnés à mort dans la fameuse prison Miles 2 de Banjul au courant du mois de septembre. Cette annonce avait soulevé un tollé notamment du côté des organisations de défense des droits l’homme basées à Dakar. Des vagues de condamnations fusaient aussi de partout, appelant le président Gambien à renoncer à sa décision.

D’ailleurs, le président en exercice de l’Union africaine, le chef de l’Etat Béninois Yayi Boni avait envoyé un émissaire, en la personne de son ministre des affaires étrangères, pour demander à Yaya Jammeh de revenir sur cette mesure. Seulement, toute cette gymnastique n’a pas empêché l’homme fort de Banjul d’aller au bout de sa logique. Il a fini par exécuter 9 parmi les 47 détenus ciblés par cette mesure.

A travers cet acte, le Gambien a défié ouvertement la communauté internationale. Le président Jammeh a tenu à montrer à tout le monde qu’il est jaloux de sa réputation de dictateur qu’on lui colle. Lui qui avait dit qu’il peut soigner le Sida, il continue de terroriser son peuple. Et pourtant, aucun Etat -à l’exception du Sénégal qui, on le sait, a deux de ses ressortissants parmi les 9 exécutés- ne lève son plus petit doigt pour indexer ces pratiques du chef de l’Etat Gambien. On est même tenté de dire que nos dirigeants, notamment les présidents africains sont complices de ces actes posés par Yaya Jammeh. C’est vrai que la Gambie est un Etat souverain, mais on ne peut continuer à y porter atteinte aux droits humains. On ne peut pas aussi continuer à bâillonner ce qu’on a de plus noble dans un pays : La liberté de la presse. On ne peut plus compter du bout des doigts le nombre de journaux ou de radios fermés injustement, sans aucune raison valable, ni le nombre de journalistes tués, disparus, exilés ou condamnés par Yaya Jammeh.

Il est temps d’agir et de bouter ce genre de régime hors du continent africain. Il n’est plus question d’encourager des dictateurs dans leurs ignobles taches. Il est donc temps de dire non et de ramener à la raison Yaya Jammeh, classé par slateafrique parmi les 9 chefs d’Etat africains les plus fous. Sa place se trouve à la Cour pénale internationale où il aura comme voisins Laurent Gbagbo et Charles Taylor.

Le président gambien Yaya Jammeh

 

 

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Commentaires

hamath
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Jammeh est de cette race en voie de disparition qui refuse de disparaître. Le vent de la démocratie qui avait soufflé après la chute du mur de Berlin a perdu de sa vitesse. Même si, quelques années plus tard, ces rafales avaient balayé Daouda Diawara. Aujourd'hui, par la force de l'ouragan de démocratie, de liberté et de respect des droits de l'homme, Jammeh risque périr. Dans ce contexte où les rumeurs vont bon train sur la fragilité de son pouvoir, il risque de voir un "hiver gambien", comme un printemps tunisien, égyptien ou libyen avoir raison de sa dictature et de son autoritarisme.