24 avril 2014

Sénégal : La politique, ça pollue

L'actuel Président Macky Sall, accompagné de son prédécesseur Abdoulaye Wade du temps où le "couple" filait le parfait amour.
L’actuel Président Macky Sall, accompagné de son prédécesseur Abdoulaye Wade du temps où le « couple » filait le parfait amour.

Mon dernier article sur ce blog remonte au mois de septembre dernier. Un long bail. Un très long même. Depuis cette date, je n’ai pas eu le temps, ni l’occasion de «pondre» un seul billet. Je marque mon retour par un papier portant sur le récent évènement politique qui secoue le Sénégal : La polémique sur le retour annoncé de l’ex-président Abdoulaye Wade dans son pays. Je rappelle que je ne suis pas fan de la Politique, surtout de la manière dont elle est faite de nos jours au Sénégal. La politique qui est « l’art de bien gérer la cité » est devenue l’art de bien la ruiner. On ne comprends plus rien du comportement de nos chers politiciens à l’endroit du peuple. Pour des intérêts purement personnels, le pouvoir et l’opposition prennent en otage les populations. Cela, avec l’aide des médias qui sont de plus en plus victimes de manipulation de tous bords. C’est bien vrai que les médias contribuent à la consolidation de la démocratie, mais parfois une certaine presse se comporte en fossoyeuse de cet acquis.

En effet, depuis l’annonce du retour au bercail de l’ancien Président Abdoulaye Wade, après près de deux ans « d’exil » chez Marianne, les langues se délient. On dit souvent que quand les langues se délient c’est pour le meilleur et parfois pour le pire. Depuis lors, les débats et les confrontations, sur le terrain ou dans les médias sont intenses et passionnants. On a replongé dans une campagne électorale qui ne dit pas son nom, même si, me dira-t-on, qu’elle est faite de façon permanente au Sénégal. Les considérations partisanes ont pris le dessus sur l’intérêt national. La parole sur les actes. Du coup les priorités du moment sont mises de côté. Des priorités pour lesquelles Macky Sall a été élu le 24 mars 2012. Et ce sont ces mêmes attentes (non satisfaites) qui ont valu à Abdoulaye Wade et Cie leur éviction du pouvoir. Les Sénégalais n’ont droit qu’aux sempiternels discours populistes et aux promesses farfelues. Rien de concret.

Pourtant, le retour au bercail de celui qui a dirigé le Sénégal de 2000 à 2012 n’aurait pas dû susciter autant de bruit si le régime en place n’avait pas interdit aux militants et sympathisants du Parti démocratique sénégalais d’aller accueillir, avec tout le tintamarre qu’il faut, leur leader. Il suffisait juste de déployer les forces de l’ordre pour veiller à ce qu’il n’y ait pas de débordement de part et d’autre. Tout le monde ou presque sait que le retour de Me Wade est plus ou moins dicté par l’emprisonnement de son fils Karim Wade poursuivi pour enrichissement illicite et dont le procès est prévu au mois de juin prochain. Il est venu à la rescousse de celui qu’il qualifiait du temps de son mandat comme le plus intelligent de tous les Sénégalais. Vieux briscard de la politique, Abdoulaye Wade sait aujourd’hui que sa carrière est finie. Mais, il fera tout pour sauver son fils, quitte à déstabiliser le pouvoir en place. Il a dit, dans un entretien accordé au journal français Le Monde, qu’il usera de tous les moyens légaux pour combattre le régime de Macky Sall. Mais, il faut comprendre qu’il cherche à faire peur . Et je crois qu’il a réussi son jeu. Sinon, rien ne justifie cette panique du côté du pouvoir, allant même jusqu’à restreindre la liberté d’expression qui est l’un de nos acquis démocratiques. Il faut le dire Macky Sall et Cie sont tombés dans le piège de celui qu’on surnomme « Gorgui ». Comme il sait bien le faire, il a fait monter la pression. Une pression qu’ont du mal à supporter Macky Sall et ses alliés.

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Commentaires

khadim
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Très belle analyse ! C'est à se demander le pourquoi de toute cette pagaille . Le peuple sort perdant en fin de compte

Mamadou Diallo
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Merci Khadim pour votre commentaire. Cette situation peut susciter pas mal d'interrogations. Comme vous l'avez si bien dit, c'est le peuple qui en sort perdant.