5 décembre 2012

Mon histoire avec le Métro

Le U5 que je prends chaque matin à Frankfurter Allee pour aller à Alexanderplatz.

Il a neigé encore ce matin. Mais cette fois-ci, la neige n’est pas tombée sur Berlin. Elle s’est plutôt abattue sur moi. Oui, elle a juste attendu que je sorte de l’appartement ce mercredi 5 décembre – alors que je m’apprêtais à prendre mon moyen de transport préféré ces derniers temps – pour qu’elle laisse tomber sur moi ses flocons. Imitant Usain Bolt, j’ai réduit le temps que je mettais d’habitude entre chez moi et le U-Bahn(le Métro berlinois). La petite distance que je parcourais en 5 minutes, je l’ai faite en 3.

Dans le U-Bahn de Frankfurter Allee, l’arrêt à partir duquel je prends le train pour traverser la ville, je retrouve presque les mêmes têtes que j’ai l’habitude de croiser là-bas à pareille heure. A force de fréquenter le même métro, j’ai fini par repérer certaines personnes. J’imagine qu’elles me reconnaissent également : je suis facilement reconnaissable dans cette foule qui est loin d’être bigarrée.

En parlant du U-Bahn berlinois, j’ai encore en tête cet article lu la veille sur le site huffingtonpost.fr portant sur l’histoire d’un homme poussé sur un quai de métro à New-York par un clochard. Gravement touché par le train, il a fini par succomber à l’hôpital à ses blessures. D’ailleurs, le tabloïd New York Post avait publié ce mardi en sa Une la photo de la personne accrochée au quai alors que le train arrivait. Une publication qui suscite une énorme polémique et des vagues d’indignation. Beaucoup s’offusquent du fait qu’un photographe ait préféré immortaliser cette scène horrible, au lieu de secourir cet homme qui faisait face à la mort. Je suis tout a fait d’accord et je suis, au même titre que ceux-là, indigné.

Je dois dire que cette histoire me rappelle une discussion que j’avais eue avec un ami à Paris, l’année dernière. C’était aussi dans un contexte similaire où un homme avait trouvé la mort dans les mêmes conditions, mais cette fois dans le Métro parisien. Il avait été aussi poussé sur le quai par un inconnu. Mon cher ami parisien m’a donné un petit conseil qu’il s’applique, dit-il, chaque matin et chaque soir en prenant le métro pour aller au boulot : il m’a confiait qu’il ne se mettait jamais très près du quai, « car il y a toujours des gens louches tout autour qui sont animés par on ne sait quel sentiment ». Il avait l’air très sérieux en le disant. A l’époque, je ne prenais pas très au sérieux ce qu’il disait…

Mais ce matin, avec cette histoire qui s’est déroulée à New-York, et en me rappelant des conseils donnés par mon ami, je n’ai pas osé m’approcher du quai. Je vais désormais garder une bonne distance entre le quai et moi, et j’attendrai que le train s’arrête pour me bousculer avec les autres devant la porte. Seulement, à Berlin, pas besoin d’avoir de gros muscles pour entrer dans le train comme à Paris. Ici les gens semblent être plus disciplinés. Point de bousculades. Chacun attend son tour pour prendre tranquillement place dans le train.

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Commentaires

PAM
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Affronter l'hiver est en soi une grande victoire pour un sahélien...merci de nous faire voyager dans es arcanes de nos mémoires et de revivre nos nuits nuits boréales....

Mamadou Diallo
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Vous avez parfaitement raison ALP. On le supporte....difficilement et vous avez bien fait cette expérience. Merci pour votre commentaire aussi.